Ancien trader passé par les salles de marché et les hedge funds, Thomas Veillet s’est réinventé en voix la plus écoutée de la vulgarisation financière en Suisse romande. Entre ses chroniques Morning Bull, ses vidéos pour Swissquote et ses apparitions télé, il assume un ton cash, drôle et sans cravate, tout en refusant de céder à la vulgarité facile ou au cynisme systématique.
Avant d’être une personnalité médiatique, Thomas Veillet a passé plus de quinze ans derrière les écrans, à traiter pour les banques. Très jeune sur les marchés, il finit pourtant par claquer la porte. Trop de conformité, trop de cases à cocher, trop peu de liberté intellectuelle à son goût. Il accepte de « redescendre en bas de l’échelle financièrement » pour gagner autre chose : de la liberté, de la créativité, et la possibilité de dire ce qu’il pense.
Cette liberté, il la découvre en 2006 en commençant à écrire, d’abord pour quelques collègues chez UBS, puis sous le pseudonyme Morning Bull sur la plateforme de blogs de la Tribune de Genève. Le ton est décalé, l’humour assumé, la chute toujours claire: à la fin, on sait si l’on achète ou si l’on vend. Le style fait grincer des dents dans une culture bancaire où « il ne faut pas que les têtes dépassent », mais il trouve rapidement son public.
Depuis, la plume s’est doublée d’une caméra. Invité un jour sur un événement Swissquote, il se retrouve quelques mois plus tard à animer une chronique vidéo quotidienne. Trois semaines de tutos YouTube pour comprendre la lumière, le cadrage et le montage, un pilote, puis un rendez-vous matinal devenu incontournable pour des dizaines de milliers d’investisseurs particuliers. Levé à trois heures, qu’il vente ou qu’il neige, il revendique la constance comme vrai secret de son succès.
Pour autant, Veillet refuse de « pousser à la consommation ». Ses contenus cherchent davantage à expliquer qu’à faire tourner le carnet d’ordres. Il revendique une insolence contrôlée : provocateur mais pas insultant, engagé sans tomber dans la polémique stérile. Sur Trump, Gaza ou la politique française, il a appris à ses dépens où se situe la limite entre opinion et déflagration inutile.
Au fond, Thomas Veillet raconte la finance comme il l’a vécue dans les salles de marché : ça discute fort, ça s’engueule parfois, mais on ne triche pas avec les faits. Et surtout, on revient le lendemain matin. Avec la même passion.
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