En observant les résultats de notre dernière enquête salariale, une tendance s’affirme nettement : 2026 s’annonce comme une année d’optimisme prudent, aussi bien chez les employés que chez les employeurs. Et une évidence se confirme : les organisations qui souhaitent retenir leurs talents ne pourront plus contourner les discussions autour des salaires. La prudence reste de mise, certes, mais l’exigence d’équité salariale et de transparence n’a jamais été aussi forte. Je le vois quotidiennement, autant chez les collaborateurs qui aspirent à davantage de clarté que chez les dirigeants qui doivent composer avec des contraintes budgétaires réelles.
Sept professionnels sur dix envisagent de changer d’emploi s’ils ne reçoivent pas d’augmentation en 2026.
Beaucoup d’entreprises maintiennent des budgets serrés tout en cherchant à conserver leurs équipes les plus engagées. Selon notre enquête, 68% des employeurs prévoient d’augmenter les salaires de 1 à 5% en 2026, un signal clair qu’ils souhaitent continuer à investir dans les talents malgré les incertitudes économiques. Les bonus restent un levier important : 45% prévoient d’en accorder d’au moins 5%, preuve que la reconnaissance de la performance demeure essentielle dans un contexte exigeant.
Du côté des collaborateurs, l’état d’esprit est plutôt positif. Ils sont 35 % à s’attendre à une augmentation de 1 à 5%, 22% à anticiper une hausse de 5 à 10%, et 10% à espérer plus de 10%. Dans les discussions que j’ai régulièrement avec les professionnels du marché, je constate qu’ils perçoivent cette prudence, mais aussi un frémissement de perspectives plus favorables. Surtout, le dialogue autour de la rémunération devient plus ouvert, plus direct. Cette évolution est bénéfique pour les deux parties : elle favorise une relation de confiance et permet de mieux aligner les attentes.
Aujourd’hui, 45% des organisations réalisent un benchmarking annuel et, fait notable, 49% des employés en font autant.
Cette dynamique n’est pas anodine, d’autant plus que près de sept professionnels sur dix envisagent de changer d’emploi s’ils ne reçoivent pas d’augmentation en 2026. Mais je vois dans cette tension une opportunité stratégique. Les entreprises qui choisissent d’investir dès maintenant dans des salaires compétitifs et dans une communication transparente peuvent réellement se démarquer. C’est une occasion précieuse de montrer à leurs collaborateurs qu’ils comptent, qu’ils sont valorisés et que leur contribution est reconnue.
Un autre phénomène marquant est la généralisation progressive du benchmarking salarial. Aujourd’hui, 45% des organisations réalisent un benchmarking annuel et, fait notable, 49% des employés en font autant. Près de la moitié des professionnels ont déjà découvert qu’un collègue au même poste gagnait davantage. Ces situations, loin d’être anecdotiques, rappellent aux entreprises l’importance d’investir dans la transparence et l’équité. L’information circule plus vite que jamais : mieux vaut l’anticiper que la subir.
Au final, même si les organisations restent prudentes, un optimisme mesuré se dessine. Je suis convaincu que 2026 peut être une année plus équilibrée, à condition de miser sur trois leviers essentiels : une transparence renforcée, une comparaison objective avec le marché et une rémunération équitable. Ce sont ces éléments qui permettront d’installer une relation durable et saine entre employeurs et collaborateurs, et de favoriser une rétention réellement pérenne dans un marché où la compétition pour les talents ne faiblit pas.



