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Former des chefs-managers

  • Karine Hyon Vintrou
  • 20 novembre 2025
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La cuisine est souvent perçue comme un art du geste, la perfection de techniques et une créativité individuelle. Pourtant, le succès d’un grand Chef repose surtout sur sa capacité à mettre en musique, une brigade. Dans un contexte marqué par la mondialisation, la crise environnementale et la transformation profonde des attentes des nouvelles générations, le chef doit être à la fois artisan du goût, entrepreneur visionnaire et manager inspirant. Derrière chaque plat, il y a une équipe à fédérer, une entreprise à faire vivre, des valeurs à défendre. Former des chefs, c’est désormais former des leaders responsables et conscients de leur rôle.

Un métier en pleine mutation

Il y a quelques décennies, l’ascension dans la cuisine relevait presque d’un rite initiatique : rigueur hiérarchique, discipline militaire, reconnaissance par les guides gastronomiques. Mais cette conception verticale du métier s’érode. Aujourd’hui, les jeunes talents rejettent l’autoritarisme des brigades d’antan : selon une étude de Deloitte (2023), 46 % des jeunes de la génération Z considèrent que le bien-être et le sens au travail sont plus importants que la progression rapide de carrière.

Le chef du XXIe siècle est devenu un manager interculturel : ses brigades rassemblent des talents venus des quatre coins du monde, aux sensibilités et aux références très différentes. Il doit également composer avec des attentes nouvelles : l’adéquation avec son système de valeurs, la quête de sens, l’équilibre de vie. Dans un monde où les jeunes professionnels privilégient de plus en plus l’expérience collective à la carrière fulgurante, le rôle du chef n’est plus d’imposer, mais de fédérer, transmettre et insuffler une vision.

En salle, les clients eux-mêmes exigent plus que l’excellence d’une assiette : ils attendent des engagements concrets. Le Baromètre Food Service Vision (2024) révèle que 72 % des consommateurs français considèrent désormais la durabilité des produits comme un critère déterminant dans le choix d’un restaurant. Le chef devient donc un acteur sociétal, dépositaire de valeurs collectives.

La dimension managériale, clé de la réussite

Une brigade est un microcosme : c’est une entreprise en miniature, avec ses tensions, ses urgences et ses différences culturelles. Savoir diriger une équipe de 20, 30 ou 50 personnes dans ce contexte exige plus que de la technicité culinaire.

Cela suppose d’acquérir des compétences que l’on qualifie de soft skills :

  • Communiquer clairement malgré la pression du service.
  • Lire les émotions et détecter les signaux de découragement.
  • Gérer des conflits sans briser la cohésion.
  • Inspirer par l’exemple plutôt que par l’autorité.
  • Motiver des individus the milieux et horizons différents

Dans la pédagogie culinaire, ces dimensions ont longtemps été reléguées au second plan. Mais elles sont désormais au cœur de la réussite. Un plat d’exception est toujours le fruit d’un collectif. Et un collectif ne fonctionne que si celui qui le guide a développé son intelligence émotionnelle autant que sa créativité. 

Le chef, un entrepreneur et un innovateur

Il serait réducteur de limiter le rôle du chef au management. La réalité est aussi entrepreneuriale. Ouvrir un établissement, définir un concept, attirer des investisseurs, construire une identité de marque : tout cela fait partie intégrante de son quotidien. 

Un grand chef est aussi un chef d’entreprise. Il doit comprendre la gestion budgétaire, la rentabilité d’un modèle, la dynamique d’un marché. Il doit innover non seulement dans l’assiette, mais aussi dans l’expérience client, dans la manière de collaborer avec ses producteurs, ou dans l’intégration de solutions digitales et technologiques. 

Former les chefs à ces dimensions, c’est leur donner les outils pour transformer une passion en projet durable. Sans cette préparation, beaucoup d’initiatives culinaires s’épuisent face aux réalités économiques. Par exemple, le secteur de la restauration en France fait face à une hausse des faillites : selon un article récent du Monde Économie, le taux de défaillance des restaurants est 17 % plus élevé en janvier 2024 qu’au cours de la période de référence d’avant la pandémie.

La pédagogie du futur : apprendre autrement

C’est ici que l’école joue un rôle décisif. La transmission ne peut plus se limiter à l’apprentissage technique. Elle doit plonger l’étudiant dans des situations réelles où il développe simultanément ses compétences de cuisinier, de manager et d’entrepreneur.

Par exemple chez École Ducasse, nos étudiants travaillent sur des projets qui les confrontent aux dilemmes concrets d’un chef d’aujourd’hui :

  • Monter une brigade multiculturelle autour d’un menu commun.
  • Élaborer un business plan réaliste pour un concept de restauration durable.
  • Mener des réflexions sur le sourcing éthique ou la réduction des déchets.
  • Prendre la parole publiquement pour défendre une vision culinaire.

C’est par ce type d’expériences que l’on forge de véritables chefs-managers : des personnalités complètes, capables de créer, mais aussi de diriger et d’inspirer.

Vers une nouvelle génération de leaders gastronomiques

Ce mouvement dépasse le monde de la gastronomie. Dans le sport, dans le luxe, dans l’entreprise, on observe la même transformation : le leadership n’est plus vertical, il est collaboratif. Les organisations performantes sont celles qui savent conjuguer excellence technique et intelligence humaine.

Cette évolution s’inscrit pleinement dans les approches contemporaines du leadership, notamment la théorie du leadership transformationnel (James MacGregor Burns, Bernard Bass), selon laquelle un leader inspire et élève ses équipes en donnant du sens, en incarnant une vision et en stimulant la croissance individuelle de chacun. Appliquée à la gastronomie, cette conception du leadership redéfinit le rôle du chef : non plus simple détenteur d’un savoir-faire, mais catalyseur de talents, transmetteur de valeurs et moteur d’engagement collectif. Car demain, la grandeur d’un chef se mesurera autant à sa capacité à inspirer qu’à son art de cuisiner.

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