« L’AMÉRIQUE RESTE LE CŒUR BATTANT DE L’INNOVATION MONDIALE », AFFIRME JACK LOUDOUN, CHIEF INVESTMENT OFFICER CHEZ REYL OVERSEAS. ALORS QUE LA CHINE MULTIPLIE LES AVANCÉES TECHNOLOGIQUES ET QUE L’EUROPE S’ENFERME DANS LA RÉGULATION, LES ÉTATS-UNIS CONTINUENT DE DOMINER L’INNOVATION MONDIALE. MAIS POUR COMBIEN DE TEMPS ENCORE ? ENTRE PUISSANCE ÉCONOMIQUE, LEADERSHIP TECHNOLOGIQUE ET RIVALITÉS GÉOPOLITIQUES, LE MODÈLE AMÉRICAIN EST-IL À L’ABRI D’UN BASCULEMENT ?
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a récemment déclaré que « les États-Unis innovent, l’Europe régule et la Chine reproduit ». Cette vision tient-elle encore ?
Elle reste pertinente, mais elle s’effrite. La Chine ne se contente plus de copier : elle innove désormais à grande vitesse, notamment avec DeepSeek ou dans le domaine des véhicules électriques. Le monde est devenu multidimensionnel, et la suprématie américaine, longtemps incontestée, fait désormais face à des challengers crédibles.
Les États-Unis gardent-ils encore une longueur d’avance sur le plan technologique ?
L’Amérique reste le cœur battant de l’innovation mondiale, portée par Apple, Google, Microsoft, OpenAI ou encore SpaceX. Le secteur technologique pèse aujourd’hui 34 % du S&P 500 contre seulement 8 % de l’Euro Stoxx 600. Les sept plus grandes entreprises américaines valent vingt fois plus que leurs équivalentes européennes et génèrent dix fois plus de revenus.
Même si les États-Unis ne sont que troisièmes du Global Innovation Index 2025, leur environnement pro-croissance et pro-innovation leur donne un avantage commercial considérable.
La Chine est-elle devenue une véritable puissance d’innovation ?
Oui, et c’est une évolution majeure. Le patron de Ford, Jim Farley, a même qualifié l’industrie chinoise des véhicules électriques de « chose la plus impressionnante qu’il ait jamais vue ». Leurs modèles surpassent souvent les occidentaux en coût, en qualité et en sophistication technologique. Les entreprises chinoises intègrent désormais l’intelligence artificielle, la reconnaissance faciale et des écosystèmes numériques complets.
De plus, la Chine contrôle une part majeure de la production mondiale de batteries et de terres rares — des leviers stratégiques essentiels pour la tech et la défense.
Sur le plan économique et financier, les États-Unis conservent-ils leur domination ?
Le dollar reste la monnaie de réserve mondiale et structure le commerce international. Les stablecoins, notamment l’USDT indexé sur le dollar, renforcent même ce rôle à l’ère numérique : ils recyclent la liquidité crypto vers les marchés américains.
Les États-Unis concentrent 43 % de la capitalisation boursière mondiale et 25 % du PIB global, tout en ne représentant que 4 % de la population. Cependant, les tensions avec la Chine, la relocalisation industrielle et la montée de blocs alternatifs comme les BRICS redessinent la carte du pouvoir économique mondial.
Où se jouera l’avenir du leadership américain ?
Dans les secteurs de rupture : intelligence artificielle, énergie, tokenisation des actifs, robotique, véhicules autonomes et infrastructure crypto. Ces domaines exigent d’énormes capitaux et une culture d’innovation — deux forces historiques des États-Unis.
Mais la concurrence s’intensifie. L’essor de la Chine et des puissances émergentes met à l’épreuve la suprématie américaine. Pourtant, l’Amérique conserve un socle unique : puissance d’innovation, profondeur institutionnelle et influence culturelle. Comme le résume Giorgia Meloni, «l’innovation reste l’atout de l’Amérique».







